- dérivation
-
• 1314; lat. derivatio, de rivus1 ♦ Action de dériver (l'eau, un cours d'eau). ⇒ détournement. Barrage pour la dérivation des eaux. Canal de dérivation.♢ Partie dérivée d'un cours d'eau. « L'entretien des dérivations, des rigoles et des canaux » (A. Demangeon).♢ Par anal. Action de dériver de son cours naturel, l'écoulement de (un flux). Spécialt Action de dériver la circulation routière aux heures de pointe. ⇒aussi délestage. — Par ext. Voie de circulation vers laquelle sont dérivées les voitures en cas de besoin. ⇒ déviation.♢ Psychol. Détournement de forces psychiques de leur voie naturelle.2 ♦ Procédé de formation de mots nouveaux (morphologie) par ajout d'affixes à un mot appelé base. Dérivation et composition. Dérivation suffixale, préfixale. — Par ext. Dérivation régressive, par suppression de suffixe (chant, de chanter; cf. Déverbal).♢ Vieilli Dérivation impropre, qui se fait sans modification de forme, par changement de catégorie (le moi, du pronom moi; le pourquoi, de l'adverbe pourquoi).3 ♦ Méd. Déviation du sang ou d'un liquide organique hors de leur circuit habituel. Abcès de dérivation ou de fixation, créé artificiellement pour éloigner, déplacer les microbes d'un foyer inflammatoire.4 ♦ Math. Recherche de la dérivée d'une fonction.5 ♦ (1837) Électr. Communication entre deux points d'un circuit, au moyen d'un second conducteur (montage en parallèle). ⇒ court-circuit, shunt. Circuits en dérivation : circuits électriques ou magnétiques bifurqués entre lesquels le courant ou le flux magnétique se partage. — Techn. Dédoublement d'un circuit de fluide. — Dispositif permettant d'envoyer un fluide dans une direction déterminée.dérivation 2. dérivation [ derivasjɔ̃ ] n. f.• 1690; de 2. dériver1 ♦ Mar., aviat. Action de dériver, sous la poussée du vent, d'un courant. ⇒ dérive.2 ♦ Artill. Action de s'écarter de sa trajectoire, sous l'influence de sa rotation ou de la résistance de l'air. Correction de dérivation (⇒ dérive, 3o) .Synonymes :- activité de déplacement- circuits en parallèle● dérivation nom féminin (de dérivation) Opération consistant à créer une nouvelle unité lexicale (le dérivé) à partir d'une base grâce à des procédés divers. ● dérivation nom féminin (de dériver) Mouvementpar lequel un bateau, un avion s'écarte de sa direction normale, sous l'action du vent ou des courants. Écart entre le point de chute d'un projectile, donné par les tables de tir, et le plan de tir.dérivationn. f.d1./d Action de dériver, de dévier de son cours. Dérivation d'un cours d'eau.|| Ligne branchée en dérivation, entre deux points d'un circuit électrique.d2./d MATH Calcul de la dérivée d'une fonction.d3./d LING Processus de formation de mots nouveaux à partir d'un radical (ex.: accidentel par suffixation de accident; revenir par préfixation de venir; dégaine par suppression de la marque de l'inf. de dégainer; etc.).————————dérivationn. f.d1./d MAR, AVIAT Action de dériver (sous l'effet des courants, du vent).d2./d ARTILL Fait, pour un projectile, de s'écarter du plan de tir (phénomène dû à sa rotation ou à l'effet du vent).⇒DÉRIVATION, subst. fém.A.— [Correspond à dériver1 A]1. Opération consistant à dériver un cours d'eau. Canal de dérivation. Le captage des crues dans les vallées au moyen de dérivations élémentaires (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 193).— P. ext. Un jour de cet août pluvieux, une « dérivation » nous engagea sur des routes moins connues. Je déchiffrai à l'entrée d'un village le nom de Loisy (MAURIAC, Mém. intér., 1959, p. 133).2. P. anal.a) ÉLECTR. Communication établie entre deux points d'un circuit au moyen d'un deuxième conducteur.♦ En dérivation :• 1. Un condensateur, placé en dérivation à l'intérieur ou à l'extérieur de la tête d'allumage, absorbe l'étincelle de rupture ayant tendance à se produire entre les vis platinées...CHAPELAIN, Cours mod. de techn. automob., 1956, p. 150.b) GRAMM. Procédé qui consiste à former de nouveaux mots en modifiant le morphème par rapport à la base. Dérivation impropre, régressive. On ne sent plus guère une action dans des dérivations grammaticales, dans des déductions, dans des inductions (BACHELARD, Poét. espace, 1957, p. 109).c) MÉD. Traitement consistant à dévier un foyer inflammatoire vers l'extérieur ou sur des organes secondaires. Mettre un sinapisme pour opérer une dérivation (Ac. 1932).Rem. La plupart des dict. gén. enregistrent le sens, en math. « recherche de la dérivée d'une fonction ».3. Au fig. Action de détourner une idée, un sentiment de son but primitif. La peur de vivre est à la source de plusieurs dérivations religieuses (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 745).B.— [Correspond à dériver1 B 2]1. MAR. ,,Action pour un navire de sortir de sa ligne de direction, sous la poussée du vent ou d'un courant`` (Ac. 1932).— P. ext., AVIAT. Le fait, pour un avion, d'être dévié par des courants.2. P. anal., BALIST. Le fait pour un projectile de dévier de sa trajectoire. Cf. LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., 1890, p. 300.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. I. 1314 méd. (HENRI DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. A. Bos, I, 122); 1559 étymol. (AMYOT, Marcellus, 11 ds LITTRÉ); 1690 [canal de] dérivation « action de dériver les eaux » (FUR.). II. 1690 mar. « sortie hors de la route » (FUR.); 1870 math. et balist. (Lar. 19e). I empr. au lat. derivatio « action de détourner les eaux » en lat. class. et « dérivation [des mots] » en lat. impérial; dér. de derivare, v. dériver1 I; cf. aussi derivoison « dérivation » (ca 1223, GAUTIER DE COINCI, 1 Mir. 11, 1527, éd. F. Kœnig, cf. dériver1). II dér. du rad. de dériver2; suff. -(a)tion. Fréq. abs. littér. :82. Bbg. GUÉRET (J.). La Constr. aéronautique. Banque Mots. 1972, n° 4, p. 178. — NIEDERMANN (M.). Vox rom. 1953/54, t. 13, p. 109. — PERROT. Vocab. milit. Banque Mots. 1972, n° 4, p. 211. — QUEM. 2e s. t. 2 1971.
1. dérivation [deʀivɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1314, in D. D. L.; lat. derivatio « action de détourner les eaux » en lat. class., et « dérivation (des mots) » en lat. impérial; de derivatum, supin de derivare. → 1. Dériver.❖1 a (1690). Action de dériver (un cours d'eau). ⇒ Détour, détournement. || Barrage pour la dérivation des eaux. || Dérivation d'une rivière pour permettre le tracé d'une route, d'une voie ferrée. || Dérivation d'un cours d'eau en vue de capter une partie de la force qu'il peut fournir. ⇒ Bief. — (Sans compl.). || Canal de dérivation. — Partie dérivée (d'un cours d'eau). ⇒ Canal.1 Cette conquête de la terre par l'eau exige des efforts continus. Elle repose sur toute une organisation matérielle, sur l'entretien des dérivations, des rigoles et des canaux, sur un règlement délicat de distribution de l'eau (…)Demangeon, Géographie économique et humaine de la France, t. I, p. 100.1.1 (…) quand je me suis engagé dans le boyau, je croyais que c'était le déversoir de la fabrique. Eh bien ! non ! C'était une dérivation du petit collecteur des Minimes.Pierre Gascar, les Bêtes, p. 111.b Action de dériver (de son cours naturel) l'écoulement de (un flux quelconque). — Spécialt. Action de dériver la circulation routière aux heures de pointe. || Dérivations prévues pour prévenir les embouteillages. — Par ext. Voie de circulation secondaire vers laquelle sont dérivées les voitures aux heures de pointe ou pour cause de travaux. || Emprunter une dérivation pour éviter un bouchon1.2 Quand une force primitivement destinée à être dépensée pour la production d'un certain phénomène reste inutilisée parce que ce phénomène est devenu impossible, il se produit des dérivations, c'est-à-dire que cette force se dépense en produisant d'autres phénomènes non prévus et inutiles.Pierre Janet, les Obsessions et la Psychasthénie, I, 555, in Foulquié, Dict. de la langue philosophique, art. Dérivation.1.3 Le refoulement des mimiques expressives, possible sur les muscles qui sont soumis à l'action de la volonté, est impossible sur les organes viscéraux et tout se passe alors comme si le barrage opposé à la libération normale de la décharge émotionnelle vers le système neuro-musculaire de la vie de relation avait pour corollaire une dérivation d'autant plus puissante vers le système neuro-viscéral de la vie végétative.Jean Delay, Introd. à la médecine psychosomatique, II, De l'émotion à la lésion, p. 26.2 (1559). Gramm. Action de créer des termes nouveaux par divers moyens. ⇒ Étymologie; formation (des mots); → Parasynthétique, cit. — Dérivation propre : procédé de formation de mots nouveaux par modification (addition, suppression ou remplacement) d'un morphème (suffixe) par rapport à une base (radical). ⇒ Radical, suffixe. || Dérivation régressive, par suppression de suffixe (ex. : chant, de chanter). ⇒ Déverbal. || Dérivation « populaire » (spontanée dans le système de la langue). || Dérivation savante par l'addition de suffixes latins ou grecs.2 La partie détachable, qui s'attache ainsi à un nouveau mot, s'appelle suffixe; le procédé est la dérivation. La dérivation repose, comme toute formation de mots en série, sur l'instinct analogique, qui pousse à reproduire un type existant pour avoir un mot semblable.F. Brunot, la Pensée et la Langue, I, II, V, p. 60.3 (La langue française) a perdu, au cours des siècles, un grand nombre de mots; en compensation (…) elle a constamment enrichi son vocabulaire (…) par la création de termes nouveaux. Cette création s'est opérée selon deux procédés principaux : la dérivation et la composition.Grevisse, le Bon Usage, grammaire franç., p. 74-75.♦ Dérivation impropre, qui se fait sans modification de forme, par changement de catégorie. || Le moi, formé par dérivation impropre du pronom moi; le pourquoi, de l'adverbe pourquoi; le devoir, du verbe devoir.♦ Spécialt (en grammaire générative) :4 Une grammaire permet d'assigner un indicateur syntagmatique aux phrases engendrées au moyen d'une dérivation. Une dérivation consiste en une séquence finie de suites de symboles dont la première est une suite initiale (…) et où chaque suite découle de la précédente par l'application d'une règle.Nicolas Ruwet, Introd. à la grammaire générative, p. 122.3 (1314). Méd. Déviation du sang ou d'un liquide organique hors de leur circuit habituel. || Abcès de dérivation ou de fixation, créé artificiellement pour déplacer les microbes d'un foyer inflammatoire vers une région moins importante.➪ tableau Lexique de la chirurgie.4 (1870). Sc., math. Recherche de la dérivée d'une fonction. — Électr. Communication entre deux points d'un circuit, au moyen d'un second conducteur (montage en parallèle). ⇒ Court-circuit, shunt. || Monter une ligne en dérivation. || Circuits en dérivation : circuits électriques ou magnétiques bifurqués entre lesquels le courant ou le flux magnétique se partage. — Techn. Dédoublement d'un circuit de fluide. — Dispositif permettant d'envoyer un fluide dans une direction déterminée.5 Fig. Action de découler (de qqch.). ⇒ Émanation, manifestation. || La politesse du cœur est une dérivation de la charité.————————2. dérivation [deʀivɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1690; de 4. dériver, 1.❖1 (1690). Mar. Action de dériver (4. Dériver), sous la poussée du vent ou d'un courant marin. ⇒ Dérive, déviation.♦ Par anal. Aviat. || Dérivation d'un avion, dévié de sa direction par les courants atmosphériques.2 (1870). Artill. (En parlant d'un projectile). Action de s'écarter de sa trajectoire sous l'influence de sa rotation ou de la résistance de l'air. || Correction de dérivation (⇒ Dérive, I., 3.).
Encyclopédie Universelle. 2012.